17 août 2021 Par Jean-Christophe Hadamar 0

Passion simple

Ce film est présenté comme la description fidèle et risquée de l’intensité du désir de son héroïne, à la lumière du roman éponyme de Annie Ernaux publié en 1992.

Mais hélas, ce film manque son rendez-vous, le spectateur ne ressentant absolument pas la passion censée dévorée l’héroïne. Le film alterne avec plus au moins de succès des scènes de rues, de tunnels et de séquences musicales parfois réussies mais le plus souvent sans imagination, censées meublées l’attente.

Laêtitia Dosch interprète avec justesse cette femme passionnée dans cette relation trouble mais sa composition reste contenue, voire freinée, comme une sorte de pudeur sentimentale ce qui semble en contradiction avec l’histoire. Le jeune amant, interprété par le danseur russe Sergueï Polounine à la plastique inquiétante semble poser ici comme un meuble, le plus souvent de mauvaise humeur et ne dégage aucun charme si ce n’est celui d’un potentiel danger.

Enfin, la photographie du film, plate et passe-partout est en désaccord complet avec le sujet du film qui appelle les ombres et un éclairage sensuel qui valorisent les pulsions.

Pas facile d’adapter en film une histoire complexe, intense et brève, la réalisatrice libanaise Danielle Arbid n’y parvient que modérément, malgré l’interprétation profonde et solaire de Laêtitia Dosch.

Note : 13/20