16 août 2021 Par Jean-Christophe Hadamar 0

Désigné Coupable

La violente chasse aux terroristes dans l’après 11 septembre montre le cas d’un Mauritanien détenu pendant 14 ans dans les camps de Guantánamo à Cuba sous autorité de l’armée américaine sans inculpation ni jugement. Evitant une démonstration faciale gratuite, le film montre adroitement l’injustice, le système et le rouage ayant causé cette condamnation à tort dans un contexte de revanche porté par trois présidents des Etat-Unis.

Le film doit son succès également à l’interprétation de Tahar Rahim, qui à l’aide de son regard et ses silences nous livre une partition de survie dans une univers carcéral extrême. Il porte sur ses épaules, à la fois fragile et déterminé le rôle d’un prisonnier qu’on accuse à tort et sans preuve d’être le cerveau des attentats du 11 septembre 2001. Il dégage une aura incroyable, secondé par Jodie Foster qui interprété son avocate, une femme solitaire, intègre et déterminée pour qui son métier est toute sa vie. Et qui décide de se battre pour une cause perdue d’avance.

Désigné coupable dont le titre français est mal choisi, s’appelle en VO « Le Mauritanien » est à la fois film de prison, un film biographique et un drame humain intense. Il porte un éclairage sans concession sur les dérives juridiques, politiques et guerrières d’une démocratie et à ce titre dénonce sans appel l’aveuglement de l’administration américaine. Mais il montre aussi que l’acharnement, le travail et les convictions peuvent remuer des montagnes.

Note : 15/20