31 août 2016 Par Jean-Christophe Hadamar 0

Toni Erdman

On croit rêver et on sort épuisé de cette production allemande incroyable qui oscille entre drame et humour potache, mâtinée de critique sociale et d’une réflexion sur le sens de la vie.
Caméra le plus souvent à l’épaule, avec une lumière et des décors très crus, sans artifice et souvent laids, on suit les relations conflictuelles entre fille et père en terre étrangère.
Cette confrontation est présentée sur un modèle inversé, le vieux père est facétieux, imaginatif alors que sa fille est rigide et attendue, ce qui donne prétexte à des scènes hallucinantes de décalage et d’absurdité.
Et la magie opère, la poésie est au rendez-vous par la maladresse des protagonistes et l’humour surréaliste qui cache le sujet profond du film : l’absurdité et la vulnérabilité de la vie.
Porté par deux acteurs allemands, peu connus en France, Peter Simonischek et Sandra Hüller, ce film long, plus de 2H30, est un feux d’artifice de scènes pathétiques voire violentes mais aussi pleines de tendresse.
Un OVNI cinématographique imprévisible, créatif et plus riche qu’il n’y parait.

Note : 14/20