3 décembre 2021 Par Jean-Christophe Hadamar Non

Madres paralelas

Ces destinées de mères parallèles sont d’une réussite exceptionnelle. C’est un film intense à plusieurs lectures, film sur un drame intime de deux femmes dont Almodovar nous a régulièrement habitué et un film sur les blessures collectives de l’histoire.
Ce qui brille ici, c’est la tendresse qu’il a pour ses personnages féminins, dont sa muse, Pénélope Cruz au sommet de son art, et probablement sa plus belle interprétation, vulnérable et passionnée, passant du bonheur d’une mère à la détresse la plus extrême.

Ce mélange des genres contribue à la réussite de ce mélodrame à la réalisation virtuose et pudique. On y retrouve 3 générations de femme, métaphore du passé, du présent et de l’avenir de l’Espagne. Les personnages y sont complexes, les couleurs des décors sont toujours aussi raffinées, Pedro Almodovar y ajoute une émotion sincère dans sa progression vers la justice et la dignité. Ce qui est nouveau ici, il y ajoute une dimension politique sur les fantômes du franquisme.

Le réalisateur continue son exploration de la complexité humaine et la recherche de la vérité, il nous a habitué depuis plusieurs films à une réserve et un sérieux que l’on mettra sur le compte de la maturité.
Avec ses magnifiques portraits de femmes « Madres Paralelas » est un bijou de sensibilité dans un écrin de tendresse.

Note : 16/20