27 octobre 2021 Par Jean-Christophe Hadamar Non

La fracture

Cette chronique sociale et hospitalière de l’hiver 2017/2018 au titre symbolique est la juxtaposition de fractures, celle d’un couple, d’une prochaine intervention chirurgicale, d’un service public cassé et d’un clivage social et politique entre les dirigeants de la France et ses habitants, à l’aube du mouvement des Gilets Jaunes.

Film politique plutôt malin, il nous montre habilement et à la manière d’un quasi documentaire la vie quotidienne d’un service d’urgence d’un hôpital public parisien au bord de l’asphyxie.

Mais l’hôpital est aussi un lieu de rencontre improbable et un sanctuaire inviolable où l’on vient se réfugier lorsque la violence est dans la rue. Et l’humain s’y engouffre pour réparer les corps et les coeurs, chacun faisant preuve de solidarité et de profondeur humaine.

La comédienne Valeria Bruni Tedeschi, Pio Mamaï et surtout la non professionnelle Aissatou Diallo Sagna, cette dernière éclipsant parfois les autres, déroulent une prestation sans faute tragiquement efficace.

La mise en scène et le montage sont d’un incroyable dynamisme, le mélange des acteurs professionnels et de personnel hospitalier donnent une riche palette d’interprétation pour une immersion totale très réussie.

« La fracture », histoire réaliste d’un terrible naufrage montre l’urgence absolue d’une mise à plat des services publics. Quand le cinéma rencontre l’histoire, sans être moralisateur, il est terriblement efficace et son constat est sans appel. Avoir sans tarder !

Note : 15/20