8 septembre 2016 Par Jean-Christophe Hadamar 0

Nocturama

Poésie et subversion sont les deux sujets qui viennent à l’esprit après avoir vu Nocturama.
Avec une mise en scène extrêmement stylisée, on fait connaissance avec les membres d’un groupe de jeunes parisiens déterminés à en découdre et à affronter violemment les symboles d’une société qu’ils refusent et souhaitent détruire.

Sans s’attarder sur leurs motivations précises, la caméra de Bertrand Bonello suit avec dextérité les mouvements des corps dans un ballet électrique et stylisé.
Le huis-clos dans un grand magasin parisien est en effet la principale originalité du film, à la fois symbole de l’arrogante opulence de notre société et cocon où le groupe s’est réfugié.
Les acteurs dont certains de parfaits inconnus participent à l’ambiance du film par leurs jeux feutrés, des dialogues économes et leurs chorégraphies magnifiquement dirigés et orchestrés par une mise en scène millimétrée.
Un film à plusieurs lectures, qui donne une grande liberté : thriller désespéré, discours sur la subversion, portraits de jeunes des années de crise, description d’une société en décomposition ou exercice de style.

L’utopie et le désespoir stylisés pour un film choc, original et intemporel.

Note : 15/20.