29 décembre 2015 Par Jean-Christophe Hadamar 0

Au delà des montagnes

Le réalisateur chinois, auteur du célèbre « A Touch of Sin » signe ici un mélodrame où les hommes sont spectateurs d’une société en voie de mondialisation.
Fondamentalement mélancolique, le film court sur plus d’un quart de siècle de 1999 à 2025 entre la Chine de tous les possibles et l’Australie matérialiste anglophone.

Nous y suivons les Jules et Jim chinois, utopistes et insouciants, glisser progressivement de la perte de l’enracinement vers les blessures de l’âge adulte.
Cette cruauté de l’existence passe par la perte de l’identité chinoise originale, les renoncements, la langue qui change et le poids des années.
Tout cela orchestré avec de magnifiques plans fluides, et une construction rigoureuse qui soulignent la dissolution des sentiments sans être contemplatif ou ennuyeux.
La note finale reste en effet optimiste, avec la prise de conscience du jeune « Dollar » en passe de devenir adulte.

Une traversée vertigineuse dans le temps et l’espace dont on ne sort pas indemne. Pas loin du chef-d’oeuvre ! A voir.

Note : 17/20.